La Pratique

La médiation animale, qu'est-ce que c'est ?

"Les interactions avec l’animal contribuent à façonner le développement individuel, les phénomènes d’attachement, les conduites et les processus cognitifs chez l’Homme." *

L’animal est un médiateur qui apaise, suscite des émotions, des réactions, des interrogations et facilite les échanges.

La médiation par l’animal met en jeu des processus complexes : le langage verbal, mais aussi beaucoup de communication non-verbale et des processus extrêmement fins d’interaction.
C’est d’ailleurs pourquoi certains autistes peuvent entrer plus facilement en résonance avec les animaux qu’avec les êtres humains. La présence de l’animal aide à fixer l’attention, a un effet relaxant, ce qui se traduit par différents signes biologiques, comme une pression sanguine plus basse.
Lors d’une interaction positive comme la caresse, il se produit une augmentation de l’ocytocine, tant chez l’homme que chez le chien.
Des études ont prouvé que la mise en relation régulière de l’enfant avec l’animal avait des bienfaits certains sur le développement global de l’enfant.

* Extrait de « L’animal et le développement psychique de l’enfant » de Hubert Montagner Docteur en Sciences, professeur des universités et directeur de recherche à l’INSERM

Les bénéfices constatés

Fonctions
cognitives

  • Au fur et à mesure des ateliers, on augmente le temps d’attention
  • Stimulation de la mémoire
  • Développement du langage, apprendre à formuler, enrichir le vocabulaire
  • Communication, sensibilisation aux différents modes de communication, verbale et non verbale
  • Meilleure appréhension du schéma corporel, rapport au corps et à l'autre

Fonctions
motrices et
sensorielles

  • Exercice des habiletés motrices, la motricité fine, la coordination, l'adaptation du geste
  • Développement des sens, Apprendre à se servir de ses sens comme le toucher, l'odorat...

Sphère
affective

  • Valorisation des émotions et apprendre à les gérer, apprendre à exprimer ses émotions, dépassement de soi, développer la faculté d’adaptation
  • Développement d'une sécurité affective, renforcer, soulager
  • Amélioration de l'estime de soi par le prendre soin

À qui s'adresse la médiation animale ?

La médiation est une technique thérapeutique individuelle ou de groupe, elle se déroule sous forme de séance en institution (crèches, écoles, hôpitaux …) ou à domicile. Les séances sont adaptées au public en fonction de l’objectif thérapeutique qui aura été fixé en amont.

La médiation par l’animal peut s’adresser aux enfants, aux adolescents, aux adultes ou personnes âgées à développement psychique et moteur normal ou à particularités avec retard et/ou trouble du développement et du comportement.

Les enfants en bas âge n’ont pas forcément d’animaux dans leur entourage proche. Bon nombre d’entre eux, particulièrement ceux qui n’en ont pas peur, peuvent avoir des comportements inadaptés face à des chiens qu’ils sont amenés à croiser dans la rue, chez des amis...
Chez d’autres enfants, des peurs rationnelles ou pas, pouvant aller jusqu’à la phobie peuvent se voir et entraîner là encore des réactions inadéquates avec des comportements à risque comme changer de trottoir, sans même regarder, à la vue d’un chien, crise d’angoisse...
En introduisant un chien, soigneusement sélectionné et formé à cet exercice, en crèche nous permettons aux enfants de se familiariser à l’animal et ainsi d’apprendre à mieux le connaître, d’avoir des gestes adaptés et enfin de lever certaines appréhensions, craintes et ainsi diminuer les risques potentiels.

Pour des enfants ou adolescents souffrant de troubles émotionnels, vivant séparés du milieu familial et sujets à de nombreuses crises, la médiation animale peut être une méthode complémentaire à celles déjà mises en place.
Des bénéfices cliniques ont été observés après intégration d’animaux dans les programmes de traitement. Le comportement animal, par l’absence de jugement, une loyauté indéniable, de l’amour et le contact physique, est d’un apport essentiel.
Le jeune abandonne ainsi plus facilement ses défenses. Grâce à ce détachement, l’intervenant peut établir plus aisément une relation avec l’enfant et l’aider à cheminer en analysant son rapport à l’animal. Ce dernier aide l’enfant à se concentrer et apporte beaucoup de marques d’affection.
Pour aider les enfants souffrant de Déficit d’Attention et d’Hyperactivité (DAH), l’intervenant s’emploie à tempérer les comportements impulsifs du jeune en lui permettant de canaliser ses pensées
Il va lui proposer par exemple des exercices d’éducation du chien.
L’enfant ne doit pas faire de gestes brusques, ne doit pas crier ni être violent pour se faire comprendre et obéir par l’animal et ne doit pas l’apeurer.
Les enfants souffrant de DAH sont très impulsifs et incapables de porter attention, ils ont très peu d’habilités sociales et ont de la difficulté à s’entendre avec les autres. Ils sont souvent plus agressifs. L’animal apaise et calme …
Dans ce cas, le but de la médiation animale est d’aider le jeune à trouver « ses propres outils » pour mieux fonctionner en société. L’enfant doit utiliser ses forces pour améliorer ses problèmes de dysfonctionnement.
La présence d’un animal facilite l’apprentissage de certains comportements. Il permet également à l’enfant un échange de caresses et d’affection dont il a besoin. Un animal est toujours prêt à donner de l’amour, il ne juge pas. Il améliore l’aspect relationnel en donnant des outils de communication et en travaillant à maintenir ceux déjà en place. L’animal augmente également l’autonomie et la responsabilisation du jeune.

En présence d’un animal, la personne âgée se sent à nouveau utile. L’animal est un puissant stimulus qui permet d’attirer l’attention et de maintenir du lien social.
La médiation par l’animal apporte un moment de détente et de plaisir aux personnes et leur permet d’oublier l’espace d’un instant, les douleurs, la fatigue, l’ennui, le stress, les angoisses et la sensation de solitude et d’isolement.
Ainsi la mise en relation d’un animal avec des personnes âgées atteintes de la maladie d’Alzheimer par exemple va permettre de maintenir le contact avec la réalité, de stimuler les fonctions cognitives restantes, ainsi que les sens, particulièrement le toucher, d’améliorer la qualité de vie, de maintenir l’autonomie et enfin de diminuer l’anxiété et les comportements d’errance.
Le but n’étant pas de guérir les malades mais de leur apporter un maximum de bien-être.